Passage controversé par Shell
Si les élus s’entendent alors pour accorder leur feu vert, cet avis devra être confirmé jeudi par l’ensemble des eurodéputés réunis à Strasbourg. Dans le cas contraire, une nouvelle réunion sera organisée lors d’une prochaine session plénière mi-octobre. Ministre des Finances puis des Affaires étrangères dans son pays, Wopke Hoekstra a été désigné par les Pays-Bas pour remplacer son compatriote Frans Timmermans.
La cheffe de la Commission, Ursula von der Leyen, lui a attribué la responsabilité du climat en vue de la COP28, et a confié la coordination du «Pacte vert» au commissaire slovaque Maros Sefcovic. Les eurodéputés doivent confirmer ces nominations.
Malgré des promesses en cascade lors de son audition lundi – notamment sur l’élimination des subventions aux carburants fossiles – Wopke Hoekstra n’a pas réussi à désamorcer les controverses suscitées par son passage par le géant pétrolier Shell et une carrière de 11 ans chez McKinsey.
Demande d’un engagement écrit
Les eurodéputés lui réclament de s’engager à fournir «dans un délai approprié» des clarifications sur ses missions dans le cabinet de conseil, précise Pascal Canfin. Wopke Hoekstra s’est dit partisan d’une baisse nette d’«au moins 90%» des émissions de gaz à effet de serre de l’UE en 2040 par rapport à 1990, objectif repris «à titre personnel» par Maros Sefcovic.
Cet objectif à 2040 doit faire l’objet d’une proposition de la Commission début 2024. Les eurodéputés exigent un engagement écrit des deux candidats. Par ailleurs, Maros Sefcovic a refusé mardi d’indiquer si la Commission avait ou non l’intention de présenter des propositions législatives sur une série de sujets clés: le bien-être animal, l’encadrement des substances chimiques, la limitation des microplastiques… Le temps est compté à huit mois des élections européennes.
«Ces textes sont techniquement prêts. On attend un clair engagement sur un calendrier. Il est temps de trancher», a souligné Pascal Canfin. Enfin, alors que Maros Sefcovic est issu de la même formation que le nouveau premier ministre populiste slovaque Robert Fico, considéré comme prorusse, les élus lui demandent de confirmer son engagement à supprimer les approvisionnements de l’UE en hydrocarbures russes.