La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est en Arménie, mardi, avec l’objectif de renforcer les liens avec les autorités du pays confrontées à l’afflux de réfugiés en provenance du Haut-Karabakh et redoutant des opérations militaires azerbaïdjanaises sur leur territoire.
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La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, est en Arménie, mardi 3 octobre, pour assurer le pays du “soutien continu” de la France. Elle s’est notamment rendue à l’hôpital des grands brûlés d’Erevan, accompagnée de la ministre arménienne de la Santé.
Elle a notamment annoncé le transfert vers des hôpitaux français de quatre des personnes blessées durant l’explosion meurtrière d’un dépôt de carburant fin septembre, alors que les résidents du Haut-Karabakh fuyaient en masse l’enclave.
Le président français Emmanuel Macron et Catherine Colonna ont exprimé à plusieurs reprises ces derniers jours leur inquiétude sur une possible offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, qui se sont déjà affrontés au cours de deux guerres.
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“Il y a d’ores et déjà des petites portions du territoire arménien qui ont fait l’objet d’incursions militaires azerbaïdjanaises ces derniers mois”, a rappelé une source diplomatique française sous couvert d’anonymat.
“C’est une réalité”, a-t-elle ajouté en référence aux affrontements survenus en septembre 2022 qui ont fait près de 300 morts et au cours desquels l’Azerbaïdjan a déplacé la frontière entre les deux pays de 7 à 9 kilomètres, au détriment de l’Arménie.
“Naïf de penser qu’il n’y a pas de risque” de guerre
La France avait alors poussé pour la mise en place à Djermouk, en Arménie, d’une mission d’observation de l’Union européenne.
“Il serait extrêmement naïf de penser qu’il n’y a pas de risque” de violation de l’intégrité territoriale de l’Arménie, a poursuivi la source diplomatique. “Je ne dis pas que cela va arriver”, a-t-elle ajouté. Mais “notre travail, c’est de l’empêcher”. “Nous allons plaider pour un accroissement du volume de cette mission”, a-t-elle ainsi expliqué.
Paris est également plutôt favorable à la possibilité d’imposer des sanctions à l’Azerbaïdjan. Mais elle se heurte à “certains pays très réticents à entrer dans cette voie”, a noté la source diplomatique.
Outre la question de l’intégrité territoriale, Catherine Colonna doit souligner mardi que la France est disposée à renforcer son aide d’urgence et humanitaire à l’Arménie pour accueillir les réfugiés. La semaine dernière, Paris avait porté à 12,5 millions d’euros son aide apportée cette année à Erevan.
La ministre doit notamment rencontrer le Premier ministre Nikol Pachinian.
Avec AFP