Mais on en sait également désormais plus sur les risques encourus par le club catalan. En mars dernier, le tribunal barcelonais avait annoncé l’inculpation du FC Barcelone, ses ex-présidents Josep Maria Bartomeu et Sandro Rosell ainsi que de M. Negreira et son fils. Sauf que le chef d’accusation exact à l’encontre du club n’était pas connu.
C’est désormais chose faite puisque Joaquín Aguirre, président du tribunal d’instruction numéro 1 de Barcelone, annoncé que le FC Barcelone était accusé de corruption. Dans l’ordonnance dont le contenu a été révélé par le journal AS, le juge considère que “par déduction logique, les paiements effectués par le FC Barcelone satisfaisaient les intérêts du club compte tenu de leur durée et de leur augmentation annuelle”. Et que “le délit de corruption est consommé une fois le paiement effectué, que soit démontrée ou non la corruption systémique de l’arbitrage espagnol due à de tels paiements.”
Un jury populaire
Jusqu’à présent, on évoquait plutôt un délit de corruption dans le domaine du sport, avec des peines potentielles de quatre mois à trois ans de prison. Sauf que le délit de corruption normal prévoit des peines plus lourdes : entre trois et six ans. Et selon la loi espagnole, il doit être jugé par un jury populaire, composé de neuf citoyens espagnols tirés au sort parmi la population majeure et capable de lire.
Ceux-ci ne devront également être ni fans du Barça, ni du Real Madrid ou d’un autre club en concurrence avec les Catalans. Le magistrat, qui procédera à un entretien individuel auprès de 36 personnes pour finalement en choisir neuf, peut en effet considérer qu’un citoyen a un intérêt personnel dans l’affaire et sa candidature pourra être contestée.
“La décision du juge aurait été de l’avertissement à la rétrogradation.”
Dans les prochains mois, les 36 citoyens concernés seront donc avertis par courrier de leur convocation pour ce jury populaire. Au final, neuf d’entre eux devront juger de la culpabilité. Pour être déclaré coupable, sept voix favorables au minimum sont requises. Pour être déclaré non coupable, il faut qu’il y ait au moins cinq voix. Le jury devra parvenir à un accord jusqu’à ce qu’il obtienne suffisamment de voix pour une résolution ou une autre.
Exclu de la C1 ?
En revanche, pas question actuellement de sanctions sportives au niveau national. “Nous n’avons pas de pouvoir car ce sont des événements au niveau administratif, a expliqué Javier Tebas, le patron de la Ligue sur Marca TV. Si nous avions pu intervenir, un dossier disciplinaire aurait été ouvert. Et la décision du juge aurait été de l’avertissement à la rétrogradation. Mais nous n’avons pas pu le faire.”
Mais des répercussions importantes au niveau européen sont possibles. L’UEFA a invité les enquêteurs à finaliser leur enquête et à envoyer un nouveau rapport à son instance d’appel. Deux sanctions seront alors possibles pour le club : une sanction disciplinaire (amendes, déductions de points…) et surtout une interdiction de participation aux compétitions de l’UEFA, dont la Ligue des champions.
De son côté, le club n’a pas encore commenté. En conférence de presse à la veille du match contre Séville, Xavi a par contre minimisé les dernières annonces. “La semaine prochaine, il y aura une autre nouvelle. Et dans 15 jours, une autre. Mais vous connaissez déjà mon opinion. Jetez un œil aux archives. Il n’y a jamais eu le sentiment que les arbitres nous aient favorisés.”