
Pour sensibiliser à la question du don d’organes et de tissus, les unités de coordination hospitalières ont créé en Normandie les DOTis, et organisent régulièrement des journées d’information au don d’organes et de tissus.
L’initiative, née à Saint-Lô, est l’occasion de mieux comprendre comment fonctionne le don d’organes et de tissus. Car il existe beaucoup de fausses idées et de « tabous autour de ce sujet », constate le docteur Maxime Leclerc, médecin réanimateur, responsable de l’unité de coordination hospitalière pour le don d’organes et de tissus de l’hôpital Mémorial de Saint-Lô.
Un tabou que les professionnels de santé veulent lever en informant au mieux sur le sujet.
Nous ne sommes pas là pour inciter les gens à donner ni être moralistes. Notre rôle est de transmettre les informations en toute transparence.
Une pratique qui souffre de nombreuses fausses idées. En voici quatre :
« On doit forcément s’inscrire pour être donneur »
C’est plutôt le contraire. « En France, la loi applique le principe du consentement présumé. C’est-à-dire que, en principe, nous sommes tous et toutes donneurs d’organes. Il faut donc s’enregistrer au registre national des refus », rappelle le docteur Maxime Leclerc. Pour rappel les donneurs sont, dans la majorité des cas, des personnes décédées à l’hôpital des suites d’une mort cérébrale. Il est possible de prélever des organes (cœur, poumons, foie, reins, pancréas, intestins) et des tissus (cornée, os, tendons, peau, veines, ligaments et valves) pour sauver des vies.
« Je n’ai pas besoin d’en parler à mes proches »
Selon les chiffres du baromètre 2023 de l’agence de biomédecine, 50 % des prélèvements non aboutis le sont « faute d’expression du vivant ». « Quand on arrive vers une famille qui n’est pas préparée et en état de choc, c’est toujours délicat d’aborder le sujet, avec toutes les émotions qu’implique l’annonce d’un décès. C’est pourquoi on invite les gens à aborder le sujet en amont. Il faut intégrer les proches », insiste Dr Leclerc.

Aborder le sujet avec une personne proche de soi peut s’avérer dans ce cas nécessaire, même si la discussion semble inappropriée entre le plat et le dessert, parler de notre souhait de donner nos organes et tissus en cas de décès est un poids en moins pour les proches. À noter par ailleurs que la carte de donneur n’a aucune valeur légale.
« Je serai trop vieux ! »
« C’est très répandu, parce que les gens pensent qu’il y aurait une limite dans le fonctionnement des organes, observe Maxime Leclerc. Mais en réalité, notre corps humain est fait de telle façon que des organes peuvent fonctionner plus longtemps qu’on ne le pense. L’engrenage peut être défaillant mais les pièces peuvent, elles, encore fonctionner », image le médecin réanimateur. Et pour preuve, plus d’un tiers des donneurs d’organes et de tissus ont plus de 65 ans.
« Les corps sont maltraités lors des prélèvements »
Non. Et la réponse semble évidente : les équipes de l’unité de coordination sont garantes du respect du corps du donneur. « Nous sommes extrêmement précautionneux. D’autant que le chirurgien qui prélève est aussi celui qui greffe. ». Il s’agit donc d’un acte chirurgical comme un autre, même si le patient sur la table est en mort cérébrale. « Pour avoir un organe viable, il faut prendre l’artère et la veine, sans abîmer le reste du corps. ». Ainsi, le prélèvement est effectué de telle sorte à ce que l’organe puisse être irrigué. Pour éviter que les organes se dégradent, un liquide de conservation est injecté directement, qui va refroidir l’organe et permettre de mener à bien la greffe.
Course, quiz et sensibilisation : tout savoir la journée du 30 septembre
Samedi 30 septembre, à l’occasion de la journée d’information et de sensibilisation aux DOTis, un village d’animations sera installé au Haras national de Saint-Lô, à partir de 13 h. Au programme : un quiz avec des questions autour du don d’organes, avec des récompenses à la clé, cours de fitness/pilates.
La journée sera aussi rythmée par la DOTis Run, deux courses de 2,5 ou 5 kilomètres. Le top départ de la course est prévu à 15 h 30 et animé par la fanfare des Batuk à Plume. Un échauffement en musique sera proposé en amont à 15 h.
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